Cinq principes méthodologiques qui fondent la fiabilité des enquêtes qualitatives, par Dominique Desjeux

L’induction, comme moyen d’explorer la réalité sans faire d’hypothèses autre que méthodologiques. Nous présupposons qu’il existe des contraintes matérielles, sociales et symboliques qui influent sur les pratiques des acteurs et qui expliquent donc les écarts entre les représentations et les pratiques. Ces pratiques et ces représentations sont encastrées dans des effets de cycles de vie ou de division sexuelle des tâches. De plus, les prises de décision sont considérées comme relevant d’un processus dans le temps et comme la résultante d’interactions sociales, au moins à l’échelle d’observation microsociale et à celle mesosociale.

l’ambivalence, qui postule que toute réalité comprend une face négative et une face positive indissociables ;

Une approche compréhensive, sans jugement de valeur ou dénonciation. Le point de vue des acteurs est le point de départ pour comprendre leurs pratiques et le sens qu’ils leur donnent, pour faire apparaître des logiques sociales sous-jacentes, des enjeux au-delà de leurs seules perceptions ou de leurs vécus ;

Un principe de symétrie par rapport à l’efficacité ou l’inefficacité d’une action : la réussite d’une action va dépendre dans tous les cas des contraintes du jeu social dans lequel elle est encastrée.

La généralisation de la diversité des usages en fonction de leur occurrence, en évitant toute interprétation en termes de fréquence, ce qui n’aurait pas de sens sur des échantillons aussi faibles que ceux des enquêtes qualitatives. Nous postulons qu’une fréquence quantitative n’est pas plus vraie que la diversité des occurrences, mais qu’elle nous apprend autre chose (Desjeux, 2018, L’empreinte anthropologique du monde, Pater Lang).

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Mise en ligne le 18 mai 2019 par Dominique Desjeux